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Les yeux d’Iroise
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06072024
Les yeux d’Iroise
« Ciel impénétrable,
Terre insaisissable. »
Li Ho (790/816)
Ondée océane, il pleut des cordes
et les vagues se désaccordent
sur les cils de tes yeux Iroise
harpés de clarté ; lèvres framboise,
les mots se taisent, éphémères,
trop mouillés au bord de l’aber.
Et devant toi, tu vois le goéland roi,
cerf-volant, danser avec le noroit
et de ses larges ailes ombrelles
il t’enveloppe, humble et fraternel
velouté d’effleurement, offrande
câline, dans l’esprit des légendes.
Et la vie, crois-tu, fout le camp,
perdue entre toi et moi et le temps
ne chante plus les mots attendus,
ils s’en vont, s’éparpillent, presque nus.
Au cœur de tes yeux Iroise,
clapotent et s’entrecroisent
des tessitures lointaines égarées,
et tes rêves renaissent, enfouis, cachés
et toujours tu cherches autour de toi
quelque chose un je ne sais quoi.
Peut-être de l’ordre d’un petit retard,
alors s’ouvriraient tes mains, le regard,
un jour de pluie, bien qu’ensoleillé,
au cœur du monde ensommeillé,
sunlights aux bars des ombres
assoupies de confidences sombres.
Et la vie, crois-tu, fout le camp,
perdue entre toi et moi et le temps
ne chante plus les mots attendus,
ils s’en vont, s’éparpillent, presque nus.
Tu arpentes les levées de la Loire,
recherches l’aigrette au long bec noir
au plumage si blanc si pur, un signe
de beauté sans nom, qui te désigne
la berge opposée, aux charnus bosquets,
en lisière du fleuve, elle est là, raffinée.
Et tes yeux Iroise sondent les espaces
invisibles, proies des hommes fallaces
qui ne pleurent pas, mais s’enquiert
du vivant aux dépens de l’univers,
prédateurs des siens au clair-obscur
de mots meurtris près de l’embouchure.
Et la vie, crois-tu, fout le camp,
perdue entre toi et moi et le temps
ne chante plus les mots attendus,
ils s’en vont, s’éparpillent, presque nus.
Tu vis l’amour dans ton corps
Pour autant, sans aucun corps à corps
bien que ton cœur respire l’autre
même absent, même si peu « nôtre »
il dit pourtant des petites choses intimes
qui, malgré la dysharmonie, s’expriment.
Tes yeux Iroise, dualité charnelle du monde,
fulgurance poétique où la nature se refonde
où les coquelicots sèment des bouts de vie
ici et là, rouge passion, ivre d’envies
où des âmes lumineuses soufflent parfois
des oui, vers ceux qui n’ont plus de voix.
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