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L‘impossible espoir (Afghanistan War)
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18082021
L‘impossible espoir (Afghanistan War)
“Dans la nuit noire, sur la pierre noire, une fourmi noire. Dieu la voit.” Proverbe arabe
“Si j'avance, je meurs. Si je recule, je meurs. Alors, j'avance… ”
Proverbe afghan
Photo DR (2008)
Sur cette terre enluminée
levée tôt, la voix du muezzin
émouvante,
déchire le silence de mots d’Islam
chapelets à l’Orient
de ma conscience.
L’air lourd
presque solide
empuanti de miasmes
s’étire de nuages enténébrés.
Résonne déjà la poussière fauve
aux visages terreux. Craquelures
sombres. Impressionnisme douloureux.
Fentes
sous l’espace sélène
sans apprêt
aux lueurs humaines
miroir décalé…
Qui donc es-tu
toi cet Autre,
cet « ami libérateur »
devenu « l’occupant étranger » ?
« Salam »
Je suis l’étrange pour toi
toi mon frère de vie
au dénuement indigent
si palpable
que la mort suinte.
Je désassemble
le peu qu’il me reste
au regard de ta détresse
qui ne mendie pas !
Mes jambes flageolent.
Tremblements intérieurs.
Immense blessure
entaille au cœur de l’humanité
en ces terres de famines
de guerres, de drogues
qui ébranlent le sol et le ciel.
Ton regard
toujours lui
accroché au mien
ton regard
comme un pendentif
de l’insupportable
fait aux hommes par d’autres hommes
à mes yeux embués
qui ne peuvent te secourir !
Hélas ! trois fois hélas…
Allah porte le soleil
au grand jour. Les martyrs sont là.
Ils ne disparaissent jamais.
Ils se réinventent
au cœur de la souffrance,
fabriquent des haines audacieuses
qui à leur tour s’en vont
hériter !
Impuissance immense.
Écroulement intérieur.
KO debout. Et toi mon interprète
tu trouves la force de me dire
ne t’en fais pas !
Cimetières de bâtons plantés
en terre d’Islam
surmontés d’étoffes ondoyantes
de couleurs vives
ici ou là aux vents d’inhumanité
des larmes taries,
aux contreforts de l’Hindu Kuch.
Les montagnes ne rendent que des pierres !
Les femmes à même le sol
vénèrent les dépouilles de combattants
au ciel de houris elles prient
réclament un supplément de vie
tancent l’impermanence
et ravalent leurs frustrations.
Défunts…transcendant le silence
plus fort que le bruit
leur vitalité est invincible.
Et sur cette même terre,
les femmes sont empêchées "d'Etre"
"uniment muettes", violentées,
elles hurlent de désespoir,
dans un vide sidéral. Les corps se tordent,
barbelés de douleur, et disparaissent !
Certains reviennent... Ils pleurent
de larmes sèches.
Question d’honneur
entend-on dire trop souvent.
Gestes de déshonneur pour les hommes
toujours clamés en vain.
Jeunes et moins jeunes
ils sont là
surtout des hommes.
Au ras de terre
le plus souvent
le regard accroché
à l’infinitude horizontale.
Ils protègent leurs yeux
de trop d’espérance.
Corps alanguis. Accroupis.
Ils s’engourdissent mollement.
Ne s’ankylosent pas.
Ils s’endorment imperceptiblement.
Scrutent
les langueurs indociles
passagères.
Violentes. Mortelles.
Instantanées. Stupéfiantes.
Qui passent…
Cependant
leurs yeux communient avec les cieux
et s’ils sont granuleux et brillants
fiévreux et venteux
ils disent quand même l’amour…
Shérine se colle au dos de son père
et s’endort le pouce entre les lèvres.
Katherin au Times square de Manhattan
fait de même.
(entre les deux mondes,
l’océan englouti les mimes)
Ils sont si loin des fondamentalistes
ces bonnes gens ! Si hospitaliers.
Ils veulent la paix, des écoles
un avenir pour leurs filles
chasser l’oisiveté
faire revivre la terre
ne plus survivre
chasser la drogue et la corruption
faire revivre la joie
apporter un espoir aux enfants
peut-être même l’insouciance.
Quel drôle de mot !
Ils veulent la tranquillité
des choses simples
si compliquées à obtenir
en ces contrées tourmentées.
« (Je veux) un poème
Aussi vibrant que notre thé au safran
Servi à l’Aïd. » Shukria Rezaei
S’ils s’acoquinent
avec les « montagnards perdus
taleban moudjahidin »
c’est du bout des lèvres
sèches.
Dissentiment
ressentiment
contrainte.
Que leur restent-ils ?
Un sol craquelé de misère
et de secousses sismiques.
Un chez-soi innommé
qui manque de tout,
mais que l’on ne quitte
pour nulle part ailleurs
Inch Allah !
La vie s’en est allée
jusqu’à en vider la mémoire!
Les corps mahométans poursuivent
l’œuvre de vie de l’Unique ;
rédemption
squelettique décharnée
jusqu’à la folie.
Et les « seigneurs de guerre »
les mains couvertes du sang
des leurs
amnésiques
plongent dans un oubli abyssal
prolongeant la terreur.
La peur rôde avec la mort.
Tous tentent de survivre.
Ils cherchent un peu de liberté.
Ne la voient pas encore.
Si seulement ils pouvaient l’imaginer !
La penser possible.
Autrement que dans un passé lointain.
Terrible douleur lancinante
d’une insupportable légèreté.
Elle ronge les âmes
dévore les cœurs
affaiblit les corps.
Un vrombissement.
Le ciel se fige. La terre transpire.
Un AC-130 Gunship tourne. Orbes funestes.
Crépitements. Explosions
fracas. Des corps figés.
Au sol les soldats se terrent.
embusqués en caponnière.
Ils guettent le Ciel. L’avion venu les appuyer.
Prient pour que les insurgés cessent
leur résistance.
Et la poussière retombe.
Plus de maisons de terre.
Plus de corps décharnés.
Plus de femmes voilées.
Plus d’enfants sans jouets
ou portant de lourds baluchons
sur leurs frêles épaules.
Rien que de la poussière fauve
qui n’en finit pas de chuter
et d’étreindre les corps sans vie
dans un bruissement assourdissant…
Le grondement s’est tu. Reste un ciel pétrifié
dans un silence de cathédrale.
Dépêches. Communiqués interposés.
Après la guerre des corps
la guerre des chiffres.
Froids. Distants. Des regrets
au compte-gouttes.
Sangs absorbés
par les débris de déblais
raccommodés par quelques mains perdues.
Sanglots d’une tristesse infinie
égarés dans un champ de ruine
des causes manquées ; 2001,
les « étudiants » chassés !
C’est déjà si loin dans les esprits.
A-t-il seulement existé ?
“Si j'avance, je meurs. Si je recule, je meurs. Alors, j'avance… ”
Proverbe afghan
Photo DR (2008)
Sur cette terre enluminée
levée tôt, la voix du muezzin
émouvante,
déchire le silence de mots d’Islam
chapelets à l’Orient
de ma conscience.
L’air lourd
presque solide
empuanti de miasmes
s’étire de nuages enténébrés.
Résonne déjà la poussière fauve
aux visages terreux. Craquelures
sombres. Impressionnisme douloureux.
Fentes
sous l’espace sélène
sans apprêt
aux lueurs humaines
miroir décalé…
Qui donc es-tu
toi cet Autre,
cet « ami libérateur »
devenu « l’occupant étranger » ?
« Salam »
Je suis l’étrange pour toi
toi mon frère de vie
au dénuement indigent
si palpable
que la mort suinte.
Je désassemble
le peu qu’il me reste
au regard de ta détresse
qui ne mendie pas !
Mes jambes flageolent.
Tremblements intérieurs.
Immense blessure
entaille au cœur de l’humanité
en ces terres de famines
de guerres, de drogues
qui ébranlent le sol et le ciel.
Ton regard
toujours lui
accroché au mien
ton regard
comme un pendentif
de l’insupportable
fait aux hommes par d’autres hommes
à mes yeux embués
qui ne peuvent te secourir !
Hélas ! trois fois hélas…
Allah porte le soleil
au grand jour. Les martyrs sont là.
Ils ne disparaissent jamais.
Ils se réinventent
au cœur de la souffrance,
fabriquent des haines audacieuses
qui à leur tour s’en vont
hériter !
Impuissance immense.
Écroulement intérieur.
KO debout. Et toi mon interprète
tu trouves la force de me dire
ne t’en fais pas !
Cimetières de bâtons plantés
en terre d’Islam
surmontés d’étoffes ondoyantes
de couleurs vives
ici ou là aux vents d’inhumanité
des larmes taries,
aux contreforts de l’Hindu Kuch.
Les montagnes ne rendent que des pierres !
Les femmes à même le sol
vénèrent les dépouilles de combattants
au ciel de houris elles prient
réclament un supplément de vie
tancent l’impermanence
et ravalent leurs frustrations.
Défunts…transcendant le silence
plus fort que le bruit
leur vitalité est invincible.
Et sur cette même terre,
les femmes sont empêchées "d'Etre"
"uniment muettes", violentées,
elles hurlent de désespoir,
dans un vide sidéral. Les corps se tordent,
barbelés de douleur, et disparaissent !
Certains reviennent... Ils pleurent
de larmes sèches.
Question d’honneur
entend-on dire trop souvent.
Gestes de déshonneur pour les hommes
toujours clamés en vain.
Jeunes et moins jeunes
ils sont là
surtout des hommes.
Au ras de terre
le plus souvent
le regard accroché
à l’infinitude horizontale.
Ils protègent leurs yeux
de trop d’espérance.
Corps alanguis. Accroupis.
Ils s’engourdissent mollement.
Ne s’ankylosent pas.
Ils s’endorment imperceptiblement.
Scrutent
les langueurs indociles
passagères.
Violentes. Mortelles.
Instantanées. Stupéfiantes.
Qui passent…
Cependant
leurs yeux communient avec les cieux
et s’ils sont granuleux et brillants
fiévreux et venteux
ils disent quand même l’amour…
Shérine se colle au dos de son père
et s’endort le pouce entre les lèvres.
Katherin au Times square de Manhattan
fait de même.
(entre les deux mondes,
l’océan englouti les mimes)
Ils sont si loin des fondamentalistes
ces bonnes gens ! Si hospitaliers.
Ils veulent la paix, des écoles
un avenir pour leurs filles
chasser l’oisiveté
faire revivre la terre
ne plus survivre
chasser la drogue et la corruption
faire revivre la joie
apporter un espoir aux enfants
peut-être même l’insouciance.
Quel drôle de mot !
Ils veulent la tranquillité
des choses simples
si compliquées à obtenir
en ces contrées tourmentées.
« (Je veux) un poème
Aussi vibrant que notre thé au safran
Servi à l’Aïd. » Shukria Rezaei
S’ils s’acoquinent
avec les « montagnards perdus
taleban moudjahidin »
c’est du bout des lèvres
sèches.
Dissentiment
ressentiment
contrainte.
Que leur restent-ils ?
Un sol craquelé de misère
et de secousses sismiques.
Un chez-soi innommé
qui manque de tout,
mais que l’on ne quitte
pour nulle part ailleurs
Inch Allah !
La vie s’en est allée
jusqu’à en vider la mémoire!
Les corps mahométans poursuivent
l’œuvre de vie de l’Unique ;
rédemption
squelettique décharnée
jusqu’à la folie.
Et les « seigneurs de guerre »
les mains couvertes du sang
des leurs
amnésiques
plongent dans un oubli abyssal
prolongeant la terreur.
La peur rôde avec la mort.
Tous tentent de survivre.
Ils cherchent un peu de liberté.
Ne la voient pas encore.
Si seulement ils pouvaient l’imaginer !
La penser possible.
Autrement que dans un passé lointain.
Terrible douleur lancinante
d’une insupportable légèreté.
Elle ronge les âmes
dévore les cœurs
affaiblit les corps.
Un vrombissement.
Le ciel se fige. La terre transpire.
Un AC-130 Gunship tourne. Orbes funestes.
Crépitements. Explosions
fracas. Des corps figés.
Au sol les soldats se terrent.
embusqués en caponnière.
Ils guettent le Ciel. L’avion venu les appuyer.
Prient pour que les insurgés cessent
leur résistance.
Et la poussière retombe.
Plus de maisons de terre.
Plus de corps décharnés.
Plus de femmes voilées.
Plus d’enfants sans jouets
ou portant de lourds baluchons
sur leurs frêles épaules.
Rien que de la poussière fauve
qui n’en finit pas de chuter
et d’étreindre les corps sans vie
dans un bruissement assourdissant…
Le grondement s’est tu. Reste un ciel pétrifié
dans un silence de cathédrale.
Dépêches. Communiqués interposés.
Après la guerre des corps
la guerre des chiffres.
Froids. Distants. Des regrets
au compte-gouttes.
Sangs absorbés
par les débris de déblais
raccommodés par quelques mains perdues.
Sanglots d’une tristesse infinie
égarés dans un champ de ruine
des causes manquées ; 2001,
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